Un restaurateur a porté plainte devant le tribunal de commerce de Barcelone suite à des commentaires négatifs publiés sur le site.

Le plaignant, Antonio Calero, est propriétaire des restaurants Marina Beach Club et Panorama à Valencia (Espagne). Sur les fiches de Tripadvisor, ces deux établissements très fréquentés de la marina avaient été rebaptisés « Toxico Beach » et « La maison de l'horreur » par les utilisateurs de la plate forme, qui revendique 450 millions d'utilisateurs dans le monde. Parmi eux, certains en voulaient visiblement à Antonio Calero, puisque 278 avis dissuasifs ont été publiés en quelques heures sur le même registre lexical (« une ruine », « une arnaque »,...) ; faisant par la même chuter la note moyenne des restaurants à 3,5/5. De la stupeur à la colère : le restaurateur a porté plainte contre le site pour la publication de ces commentaires jugés « calomnieux », d'autant que la plate forme a refusé de retirer les appréciations en cause.

« Liberté d'expression » ou calomnie ?

L'affaire s'est donc poursuivie au tribunal de commerce de Barcelone, où les avocats d’Antonio Calero ont demandé 660 000 € d'indemnisation pour « préjudice moral » : « N'est-ce pas une atteinte à l'honneur d'un restaurant que de dire que sa cuisine est toxique ? ». Le jugement a été mis en délibéré, mais l'ampleur des indemnités demandées a alerté les représentants du site, dont le vice-président Young Bradford est venu témoigner à la barre au nom de « la liberté d'expression », estimant que, dans tous les cas, les propriétaires des établissements mis en cause peuvent répondre aux commentaires, et que par conséquent « le restaurant a toujours le dernier mot ». Le restaurateur valencien entend bien lui aussi avoir le dernier mot, mais dans la résolution d'une sentence qui pourrait faire jurisprudence.

Francis Mateo