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Ambiance électro à l’école Microfusa

Avec deux implantations à Barcelone et Madrid, l'école de production musicale Microfusa s’impose comme une référence.
En passant la porte de ses bureaux dans la capitale catalane, on ressent déjà une ambiance de festival. Rencontre avec le directeur des cours, David Palatzi...
 
 
Comment tout cela a-t-il commencé ?
David Palatzi : « Cela a débuté vers 1987, avec un petit atelier, qui était dédié à la connaissance du système MIDI. Les musiciens venaient pour apprendre à synchroniser les synthétiseurs et les boîtes à rythme. Il y avait des gens qui connaissaient le sujet qui  venaient donner des conseils sur le fonctionnement de ces appareils, pour lesquels il n’y avait pas de formation à Barcelone à l’époque. Puis on a commencé à donner des cours. Et puis dans le même local, on ouvrit un magasin. Ensuite Il y eut plusieurs locaux pour abriter les cours, jusqu’à ce qu’on les centralise enfin dans le local actuel, vers 2005. Puis on a ouvert une école à Madrid en 2008. Le site de Barcelone compte entre 200 et 250 élèves par an ».
 
Quel est le contenu des cours?
David Palatzi : « Il se focalise sur l’ aspect technologique de la musique. Il y a 3 branches principales: La branche DJ, qui est la branche plus créative, puis la branche ingénieur du son, et la branche de la production de musique  électronique. La plupart des élèves viennent pour être producteurs de musique.
Et puis il y des cours plus courts, par exemple des cours particuliers de deux ou trois jours. d’autres cours peuvent durer un mois, trois mois, un an, et puis nous avons les cours de diplômes qui durent 2 ans.  On peut les covalider avec une université anglaise, Solent University, avec laquelle on peut faire une année complémentaire, pour avoir un titre anglais de producteur ou d’ingénieur du son. Nous avons aussi le titre de « sonología », qui dure 4 ans, que nous faisons conjointement avec “Jam Session”, une école de musique supérieure sur plaza de España. Ceci étant dit, la plupart des gens font le diplôme de deux ans ».
 
Quelles options ont les élèves durant le cursus?
David Palatzi : « Les élèves peuvent ici enregistrer et publier leur travail. Tous les mois, nous publions un disque des élèves sous notre propre label, qui s’appelle “mfrecords”. Il y aussi un groupe qui s’appelle “mfevents”, qui s’occupe d’organiser des événements musicaux, des concerts, pour les élèves. On prépare aussi une représentation en streaming, pour accompagner la publication des disques. Donc un élève qui veut sortir sa musique peut la promouvoir soit en streaming soit en live ».
 

De gauche à droite: Eduard Gramunt, dir. des écoles Microfusa; Adrià Casadevall, professeur de production; David Palatzi, dir. des cours; et Josep Pejuan, chef du marketing

Certains de vos étudiants ont-ils pu avoir du succès sur la scène musicale?
David Palatzi : « Certains élèves sortis de notre école ont eu pas mal de succès professionnel - bon, pas comme Rosalia, mais tout de même, certains ont été ingénieurs du son pour des groupes connus,  certains travaillent dans des studios, certains se sont lancés dans la production de musique trap, hiphop, d’autres ont été disc-jockeys et se sont produits à Ibiza ou Barcelone.Cette année, nous avons lancé un diplôme de production artistique, qui comprend la formation de  DJ. Le diplôme de production artistique a eu beaucoup de succès, cela permet aux étudiants de faire des “live performances”, la deuxième année, et de se préparer à une carrière artistique. Cette branche est devenue aussi importante que le diplôme de production musicale, qui est plus centré sur l’aspect technique ».
 
Faut-il des connaissances préliminaires pour accéder au cursus ?
David Palatzi : « Tous les cours commencent de zéro. Si quelqu’un ne connaît ni la musique ni les logiciels, pas de problème. Bien qu’il soit tout de même conseillé d’avoir quelques bases!  La majorité des élèves savent un petit quelque-chose, ont joué d’un instrument ou se sont essayés à un logiciel. Mais il y a peut-être un tiers des élèves qui ne connaissent rien au départ ».
 
Quelles sorties professionnelles peuvent espérer les étudiants?
David Palatzi : « L’éventail professionnel dans ce domaine est très large. Dans le domaine de la création de musique pour  la télévision, les films, la publicité, les vidéos, ainsi que les bandes sonores - par exemple la création d’ effets comme les explosions, les pas, que ceux-ci soient créés avec synthétiseur ou enregistrés au micro pour établir une bibliothèque sonore.
Ensuite, il y a la  création de musique pour les DJs. Et puis  l’activité de DJ elle-même: pour les noces ou les baptêmes par exemple, ou pour les festivals ou salles de concerts.  Il y a aussi la production de musique pour les jeux vidéos, ou encore la profession d'ingénieur du son pour le studio, ou pour les concerts ».
 
Quel budget faut-il prévoir pour ces études?
David Palatzi : « Les diplômes de 2 ans sont à 12.000 € donc, pour une année, un budget de 6.000 €. Les cours trimestriels sont à 800 €. Il y a aussi des petits cours en juillet, qui coûtent 150 €. Il y a vraiment un éventail très large, car il y a aussi des gens qui suivent des formations plus courtes pour se perfectionner, ou qui le font un peu comme un passe-temps. Microfusa est aussi un magasin,  et un distributeur de produits liés à la technologie de la musique. L’école de Barcelone a des classes relativement réduites, typiquement d’une dizaine d’élèves, et sont équipées d’un douzaine d’ordinateurs. Nous avons aussi des studios d’enregistrements pour des travaux pratiques. Ces studios ont des configurations variées pour s’adapter aux différents formats musicaux: Quatuor à cordes, groupes de jazz, de rock, ou encore la musique électronique. Tout cela est cimenté par les cours d’histoire de la musique populaire et de la production, ainsi que les cours de solfège ».
 
Propos recueillis par François Roudière
 
Microfusa
Ronda Guinardó, 65 /05024 Barcelona