Portraits

Il court, il court, Pierre-Olivier Bousquet

Difficile d'imaginer le président de l'Union des Français de l’Étranger (UFE) en Catalogne dans la position méditative du recueillement zen... ou alors pas longtemps.

Pierre-Olivier Bousquet est plutôt du genre à mettre plusieurs casseroles sur le feu. Un homme pressé, pourrait-on croire en le voyant courir en tous sens dans les réunions de son association, prenant cependant le temps de saluer chacun, dire un mot, sourire, régler un problème, lancer un discours, et repartir pour d'autres rendez-vous... Avec toujours la bonne humeur d'un homme qui aime échanger, même de manière fugace, qui s'intéresse, qui « veut aider ». C'est tout le portait de l'homme politique que Pierre-Olivier Bousquet se défend d'être, malgré son compagnonnage avec l'UMP dans le passé, malgré son expérience d'attaché parlementaire auprès de Samantha Cazebonne (LREM), malgré des convictions de centre-droit qu'il affiche sans ostentation, et malgré son mandat de conseiller consulaire qu'il assume il est vrai sans un soupçon de dogmatisme. Après tout, on veut bien croire que ce n'est finalement pas le pouvoir qui intéresse tant Pierre-Olivier Bousquet, parce qu'il y a aussi en lui ce plaisir du papillonnage, cette curiosité qui n'a rien chez lui d’un défaut, mais tient plutôt de la qualité du « touche-à-tout » prenant plaisir à réussir au mieux tout ce qu'il entreprend.

 Et pour entreprendre, cet Auvergnat (de Vichy) ne s'économise pas : à peine finies ses études de commerce à Paris, il crée une entreprise dans le textile, collabore avec une société de Hong-Kong et développe son activité d'outsourcing entre Paris et Shanghai... Avant de lancer avec un associé une marque propre de prêt-à-porter. C'est ainsi qu'il découvre Barcelone au début des années 2000, au salon de la mode Bread & Butter, sans savoir encore qu'il y reviendra quelques temps après y travailler en tant que « booking agent » pour des DJ's de passage : « Je me suis dit que c'était une belle expérience ; j'ai donc liquidé mes affaires, avec finalement un bon bilan, pour me consacrer pendant deux ans à l'industrie de la musique ». Un travail de « maître de cérémonie » à Ibiza et Barcelone, festif et décalé... Mais Pierre-Olivier Bousquet ne s'attarde pas à son rôle de « booking agent », et développe une activité immobilière en achetant de petits appartements dans le centre-ville de Barcelone, d'abord pour son compte, puis pour autrui. Tout en prenant soin au départ d’assurer ses arrières, en travaillant dans un call-center : « C'est une expérience assez répandue pour beaucoup de Français qui s'installent à Barcelone, et c'est finalement une bonne façon d'aborder la ville ; en tout cas pour moi, ce fut le bon moyen pour lancer ma propre activité professionnelle ».

 Le matin au call-center, l'après midi à ses propres affaires immobilières (dont un service de « relocation » pour les cadres s'installant à Barcelone)...et le reste du temps à l'UFE, en tant que bénévole : « Pour être utile », précise-t-il. C'est ainsi que le jeune entrepreneur crée la section UFE Avenir, et inaugure dans ce cadre son premier projet solidaire baptisé « Académie de magie » (avec l'artiste Fred Fogherty) en faveur d'enfants d'un foyer d'orphelinat à Badalona, et avec la participation des élèves de l'école française Ferdinand de Lesseps de Barcelone. Élu conseiller consulaire (circonscription de « Catalogne, Baléares et Aragon ») et président de l'UFE de Catalogne, il ne change pas de philosophie ; ses mandats lui servent aujourd'hui a développer le Salon de l'Emploi francophone qu'il a inauguré à Barcelone en janvier 2013, et qui se décline désormais en plusieurs éditions dans toute l’Espagne. Et après avoir créé le Service Emploi des Français en Espagne, il a pour ambition de constituer dans les prochains mois « un réseau européen de l'emploi francophone » afin de favoriser la mobilité transfrontalière. L'homme-qui-ne-s'arrête-jamais entend bien aussi être réélu à son poste conseiller consulaire lors des prochaines élections de mai 2020 : « Je considère que chaque initiative visant à améliorer le quotidien de nos compatriotes est utile, et c'est pour cela que je suis ouvert à toutes les collaborations, sans posture politicienne ; quand on veut aider les gens à trouver du boulot ou à résoudre un problème quelconque, on ne leur demande pas de quel parti ils sont ». Et voilà Pierre-Olivier Bousquet à nouveau parti... en campagne !